Conclusion Event

Parfaitement droit sur son trône, le Seigneur du Feu Anakiel toisait sa cité du haut de sa pyramide. Point culminant de tout Eternia, il était uniquement réservé au maître des lieux, c'est-à-dire lui, depuis tellement longtemps maintenant que lui-même ne s'en souvenait pas. Et cela ne changerait jamais soi-disant passant. Dernier des Seigneurs Draconiques, il comptait bien le rester jusqu'à la fin des temps. Et ce n'est pas comme si ce titre risquait de lui être dérobé ! Le sang des dragons s'arrêtait avec son apprenti Aryon et sa sœur Ardéa. Anakiel avait bien sûr assuré ses arrières. Dans l'hypothèse improbable qu'il vienne à mourir, il avait suffisamment formé le jeune Aryon pour reprendre le pouvoir et les rênes d'Eternia. Pour éviter toute jalousie et action nuisible à son encontre, il avait délibérément écarté la sœur de toute éducation. Sa logique (complètement erronée hein) irréfutable faisait loi. Comme une machine bien huilée, cet organisation fonctionnait depuis des siècles.

Alors, quand il vit débarquer non pas une mais deux armées arriver à ses portes, son sang ne fit qu'un tour. Il allait ordonner la destruction immédiate des intrus quand il eut une montée d'orgueil. Il allait montrer à ces impertinents la puissance du Seigneur du Feu. Il ordonna alors à ses dragonniers de capturer les chefs. Oui, comme au bon vieux temps !

Il remercia intérieurement les intrus de lui permettre de montrer à son peuple combien il était puissant. Vestige de leur technologie antique, des panneaux de quartz retransmettaient son image à travers la ville. Ainsi, nul habitant ne pourrait rater un mot de cette rencontre historique. Et surtout à quel point sa puissance était grande.

Étrangement, les 3 « chefs » qu'on lui amena ne se ressemblaient pas du tout. Une réminiscence d'un lointain passé lui rappela qu'il existait différentes races sur le continent d'en-bas. Peu lui importait de fait. Il allait éliminer cette menace de toute façon. Il se leva, projetant son imposante et intimidante stature, et tonna d'une voix amplifiée :

-Je suis le Seigneur du Feu Anakiel, maître de cette île ! Vous avez oser pénétrer en ces lieux sans y avoir été invités ! Votre châtiment sera pire que la mort quand vos corps seront consumés par le feu des dragons !

« Lok'thar Ouhri Vosk Il Jresk Woagar ! » (ndlr :désolé mon draconique est un peu rouillé, je n'ai pas pu traduire) Son incantation résonna dans tout le temple et dans un fracas cataclysmique, d'énormes blocs de pierres se mouvèrent lentement, révélant en réalité des dragons gigantesques (mais genre vraiment très gros) dont les gueules brûlaient d'un feu infernale.
Sur le point d'anéantir l'armée humaine et la coalition, Anakiel fut interrompu par une voix.

-Maître ! S'il vous plaît arrêtez !

Le terrible Seigneur se tourna alors vers son apprenti, mi-étonné, mi-furieux. Comment osait-il l'interrompre, accompagné d'étrangers qui plus est ?!

-Maître je vous en prie, pardonnez mon impudence mais ils ne sont pas nos ennemis ! Il s'agit d'une regrettable erreur !
-Et alors ? Pour avoir fouler mes terres, il doivent en payer le prix.
-Vous feriez là une terrible erreur mon Seigneur...
-Et pourquoi donc ?
-C'est terrible à dire mais plus personne sur le Vieux Continent ne se souvient de la puissance des Seigneurs Draconique, mon Seigneur.
-Quoi ?!

Comment cela avait-il bien pu se produire ? Eux, les tout-puissants Seigneurs effacés de l'Histoire ? Cela était inconcevable pour Anakaiel.

-Irkam ! C'est inadmissible ! Je ne peux permettre cela !

Alors le monde ignorait qu'il était encore et toujours là et que sa puissance n'avait pas décliné. Et bien soit, ils seraient dorénavant les hérauts de sa puissance. D'un mot, il ordonna aux grands dragons de se tenir à carreaux. Il toisa les étrangers du haut de son trône.

-Vous avez de la chance. Vous serez mes messagers. Je concède à vous laisser repartir témoigner de ma toute puissance ! Et la prochaine fois que vous oserez fouler ces terres, je vous détruirai instantanément.

D'un mouvement de la main, il les congédia. Assis dans son trône, il avait l'ai encore plus fou que d'ordinaire. Il ne pensa pas un instant que ce fut la dernière fois qu'il vit son héritier ainsi qu'une partie de sa population, surtout de jeunes gens avides d'explorer un nouveau monde. Non, son esprit malade ne vit rien d'autre que sa gloire passé, alors que les portails antiques se fermaient pour toujours...