"C'est l'histoire de la vie..." [PV : Epsilon Luna]

Rigalen. La capitale. La jeune femme venait d'entrer dans la cité vampire et admirait les grandes bâtisses. Elle croisait des "grands vampires", des personnes riches et orgueilleuses, qui la regardait de haut. En effet, la jeune femme ne portait qu'une simple robe sans dentelles ni autres rubans et elle sentait bien qu'elle n'était pas la bienvenue. Une colère montrait en elle et elle sentait sa fierté s'enflammer. Elle essayait de se raisonner mais une phrase se répétait en elle "Ils verront, quand ils découvriront qui je suis, qui est mon père." En parlant de son père, elle arrivait devant un grand château aux allures gothiques.

Carmilla s'arrêta, pris une grande inspiration et passa les grilles du château sous l’œil attentif des gardes. Le stress commençait à la gagner et elle s’inquiétait de la réaction du roi. Elle entra dans une grande pièce où un homme l'aborda en lui demandant ce qu'elle désirait. Lui aussi, l'observait d'un air hautain, méprisant. Elle le fixa dans les yeux, réfléchit un instant avant de répondre par deux mots, très simples. "Une audience". Deux mots répétés par l'espèce de majordome, comme si elle n'était pas digne d'une audience avec le roi. Elle fusilla l'homme du regard.

- Oui, une audience avec le Roi, maintenant si possible. Sauf si vous ne tenez pas à votre misérable vie de portier.

L'homme se décomposa et fit ouvrir les portes de la salle du trône où Carmilla entra sans le remercier ni même le regarder. La pièce était immense, le siège royale se trouvait en face de la jeune vampire et s'avérait être vide. La princesse sourit et, prise d'un élan de folie, alla s'installer dans le trône confortablement, les jambes sur un accoudoir, la tête posée sur le second. Fatiguée de son voyage, elle commença à s'assoupir, sans savoir ce qu'elle dirait à son père pour le convaincre qu'elle était sa fille, et qu'elle ne méritait pas la pendaison pour s'être assise sur son siège. Carmilla finit par se laissée aller dans les bras de Morphée, attendant l'heure de la confrontation.

Une audience? Aujourd'hui? Le souverain suprême des vampires avait pourtant fixé une date hebdomadaire et surtout fixe pour le audiences ! Cependant l'expression du portier laissait supposer une personne importante, une jeune vampire qui n'avait pas décliné son identité mais avait fait preuve d'une grande autorité. Il se mit une tenue correcte et sorti en vitesse de son cabinet d'étude, marchant autant que volant, faisant des pas aussi grands que le lui permettaient ses ailes dans leur forme réduite.
Ce qu'il vit dans la salle du trône lui ôta toute les formules de politesses d'usages. La jeunes vampire en question était avachie.. Non, endormie sur son trône ! Allongée de travers, les jambes dépassant sur la coté. Elle avait, en moins de dix minutes, transgressé la moitié des tabou du palais ! Elle aurait vraiment intérêt à être très importante pour échapper à une peine très, très lourde.
Il invoqua l'une de ses lames et s'approcha d'elle avec un sourire malsain avant de se raviser. Il se plaça tout près d'elle, sûr de lui mais prêt à tout, puis l'interpella d'une voix forte, puissante. Une voix laissant transparaître tout le courroux d'un souverain.

- JEUNE FILLE !

Carmilla entendit une voix fort peu agréable qui la sortit de son sommeil réparateur. L'espace de quelques secondes, elle se demanda où elle était, puis la mémoire lui revint. Elle était chez elle. Dans le trône de Papa-Le-Roi-Vampire. La jeune fille sourit, s'assoit normalement et s'étire lentement, sentant que l'espèce de chouette à côté d'elle était pas contente du tout de son comportement. Il prenait visiblement son rôle très à cœur. Carmilla posa son regard bleu sur le vampire qui se trouvais près d'elle. Il était grand, bien plus grand qu'elle, avec un bandeau de pirate, des minis ailes et des lames rétractables énormes, elle n'en avait jamais vu d'aussi grosse, et encore moins aux bras d'un souverain. Il n'était plus vraiment comme sur la gravure de sa jeunesse. La jeune femme essaya de l'imaginer sans tout ces trucs étranges et cette soixantaine d'années pour voir comment sa mère l'avait rencontré.

- J'ai cru que tu n'arriverais jamais, Papa. dit-elle en souriant.

Carmilla sentait des papillons dans son ventre. L'adrénaline montait, ce jeu dangereux l'excitait. Elle provoquait le vampire le plus puissant du Royaume, et savait qu'au fond, elle ne risquait rien. Que sa mère veillerait sur elle quoiqu'il arrive. De toute façon, comme Aimée était morte, Epsilon Luna était la seule famille de Carmilla et il se devait de s'occuper d'elle - déjà qu'il n'a pas payer la pension alimentaire... La jeune fille sortit de sa poche la gravure de sa mère et commença à comparer les deux visages, celui qui la fusillait du regard et celui gravé dans le bois. Une partie d'elle espérait qu'il soit suffisamment curieux pour tenter de voir ce qu'elle tenait et que les souvenirs lui remontent, mais elle comptait aussi sur le faite qu'elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa défunte mère lorsqu'il l'avait rencontré, mis à part peut-être la coupe de cheveux. Et un physique atypique comme le sien ne peut pas s'oublier, surtout si on a passé des moments avec la personne.

Epsilon vit la jeune vampire bouger lentement, elle semblait être à sa place sur ce trône et le savoir. Mais pourquoi donc? La réponse lui parvint comme une enclume en plein vol.
PAPA ?!?
Il était parfaitement impossible qu'il ai une fille, il s'en serait souvenu. Encore que ses traits lui rappelait vaguement une histoire dont il pensait avoir depuis longtemps oublié le visage. Mais cette gamine ne pouvait pas être elle non. Elle ne serait pas entrée ainsi. Mais peut-être..
Elle tenait à présent une gravure que dont roi ne voyait que la face arrière. Il resta quelques instants interdit, passant en revue des centaines de théories expliquant cette intrusion prétendue familiale puis se décida à bouger. Il n'était pas devenu roi en temps de guerre en restant immobile. Bien que jeune pour une vampire, elle avait certainement atteint l'age adulte et pouvait vivre seule, alors pourquoi..? Et était-elle vraiment sa fille?? Comment en être certain...
Il avisa la gravure et s'en saisit d'un geste vif avant de la regarder. Il y vit son image comme dans un rêve.. Un portrait davant de plus de cinquante ans, lors de ses voyages à travers le monde, en apprentissage des sciences diverses, occultes voir démoniaques.. Il fit alors le lien en un éclair, remettant un nom sur le visage semblable à celui de la jeune Vampire, il l'appela par le nom de son souvenir, comme si elle était devant lui

- Aimée?

Il recula d'un pas et l'observa de la tête aux pieds. Oui c'était elle. Aimée était la. Du moins une partie d'elle.. Sa fille? Leur fille?! Il garda une figure impassible un moment puis se laissa submerger par la surprise. Il haussa un sourcil.

Explications

Carmilla ne put s'empêcher de sourire quand elle le vit prendre la gravure. Il fit exactement ce qu'elle venait de faire. Les yeux du souverain comparait la gravure à la jeune vampire. Puis les deux syllabes sortirent des lèvres du souverain. Le nom de sa mère. Aimée. Elle gardait sur son visage ce petit sourire arrogant, provocateur. Il se souvenait, maintenant, il fallait lui annoncer la mauvaise nouvelle. La jeune fille hésitait entre la méthode douce et la dure. La dure serait une vengeance, mais le choc de voir une jeune fille dans son trône avait déjà du être très vexant alors si en plus elle lui sortait que sa chère Aimée était morte, notre cher roi vampire ferait un arrêt cardiaque.

- Aimée... Quand vous vous êtes connu, elle était encore pure, noble et honorable. Malheureusement pour elle, elle est tombée enceinte. Si cela n'était pas arrivé, elle serait surement auprès de son époux. Sa famille l'a payée pour partir loin, ce qu'elle fit. Elle accoucha d'une petite fille. Cependant, elle était malade et ne put pas lutter des centenaires. Je suis Carmilla, votre fille, à elle et toi. Et je suis désolée, mais Maman est morte, c'est pour ça que je suis ici.

Carmilla guettait la réaction de son ppère. Qu'allait-il dire ? Qu'allait-il faire ? Allait-il lui dévoiler des choses sur le passé ? Elle était tellement impatiente. Bien sur, parler de sa mère lui faisait mal, mais elle sentait que par respect pour cette dernière, le souverain ne pourait pas la mettre à la porte.

Paroles en #66CCFF - ©Waki

Ainsi son aventure avec Aimée n'avait pas été sans conséquence pour elle. Destinée à la noblesse elle avait été forcée de se retirer pour vivre humblement avec sa.. Leur fille dont il n'avait jamais soupçonné l'existence. Qu'allait-il en faire? Elle était légitimement une princesse batarde ce qui la placerait en tête de la liste des héritiers. Mais les nobles n'accepteraient pas aussi facilement un tel bouleversement. Et même si il avait le droit de forcer les choses, il ne pouvait se passer de l'appui du conseil pendant la guerre contre les humains.. Cependant... Elle avait réussi à se frayer un chemin et avait obtenu une audience hors des jours qui y étaient destinés? Elle devait avoir fait preuve de culot et d'autorité pour entrer.. Il nota avec un petit sourire cette preuve de son sang en elle.
Il était perdu dans ses pensées quand il percuta.

- MORTE?

Aimée était donc partie? C'état étrange qu'elle n'ai pas cherché son aide pour guérir car les mérites de la clinique vampire étaient connus de tous. L'image de son souvenir d'Aimée s'imposa dans son esprit, Aimée rieuse et curieuse. le portrait fut troublé un instant par celui d'Ophélia durant sa thérapie puis il chassa le tout pour revenir à la jeune fille face à lui. Il parlait lentement.

- Depuis quand sais-tu que je suis ton père? Et pourquoi n'ais-je rien su avant? Pourquoi elle ne m'a jamais recontacté après avoir été chassée? Et pourquoi..?

Il était perdu dans ses questions en sachant que certaines resteraient à jamais sans réponse..

Révélations

Carmilla fixait son père, patiente. Puis il percuta. Maman est morte. Celle que tu as aimée et chérie est morte. Elle condamnait cet homme, elle le méprisait presque. Il les avait abandonnées. Il n'avait jamais cherché à retrouvée Aimée une fois au pouvoir. Peut-être était-elle une parmi d'autre. Peut-être avait-il eu tant d'aventures dans son passé qu'il était désormais père de 21 petits vampires. La jeune femme sourit doucement. Puis un flot de questions sortit de la bouche du souverain.

- Je le sais depuis le jour de la mort de Maman, il y a trois ans. Ce furent ces dernières paroles : « Epsilon Luna… Ton père… Trouve-le… Et prouve-lui qui tu es et de qui tu tiens… Mon Cœur… » Tu n'as rien su car tu n'as rien voulu savoir. Si tu l'avais cherchée une fois sur le trône, tu aurais facilement appris la vérité depuis la ville où vous vous êtes rencontrés. Elle ne t'as pas recontacté, peut-être par fierté, peut-être par dignité, peut-être par manque de moyen pour le faire. Tu sais, là où j'ai grandit, l'histoire que j'ai apprise par cœur pour la dire à mes copines étaient "Mon père est un héro de guerre jamais revenu." même si j'ai toujours sur la vérité sur le fait que mon père n'avait été qu'une aventure.

Paroles en #66CCFF - ©Waki

Ignorant tout de sa paternité, Epsilon avait rapidement écarté l'idée de retrouver Aimée. Il n'était qu'un chercheur dans l'ombre à l'époque et il était quasiment certain que la famille d'Aimée aurait refusé leur union. et son ascension au trône s'est faite quelques cinquante années plus tard. Il était loin de se douter d'un tel retournement dans sa vie déjà assez compliquée. Lui qui n'avait pas pensé avoir de descendance. Ou tout du moins pas avant la fin de la guerre.. Sa fille était sur le point de chambouler une partie du palais. Rumeurs et autres fléaux iraient bon train d'ici peu au sujet d'une bâtarde du roi faisant une entrée aussi inattendue au palais. Il était de plus réputé pour son manque d’intérêt concernant les relations proches.

- Aimée à payé de sa position pour t'élever envers et contre tout, je ne sais pas quoi dire. J'ignorais tout de toi, et je pensais qu'Aimée s'était trouvée un vrai mari depuis longtemps avec je ne sais quel mariage arrangé de famille noble. même si elle n'aurait jamais accepté un tel mariage facilement.

Il sourit vaguement en imaginant la scène.

- Nous sommes du coup tout deux dans une situation étrange.. Une fille illégitime ne peut pas réapparaître 50 ans après sans chambouler le royaume entier. Mais..

Il s'arrêta de parler et la fixa, se demandant comment pourrait se dérouler de telles retrouvailles sans qu'il soit roi.

- J'ignore comment faire passer cela au conseil mais je reconnais que tu es bien ma fille, même illégitime. peut-être qu'on pourrait juste prendre le temps de se connaître avant d'annoncer ta venue. Je suis un peu perdu, gérer un royaume est plus aisé que d'être père.

Illégitime

Carmilla écoutait son père parler en le prenant de haut. Elle n'était qu' "illégitime". Ses yeux se remplir de colère. Le mot résonnait dans sa tête comme si on s'acharnait à enfoncer un pieu dans son cœur. Mais la vampire se ressaisit et planta ses yeux bleus dans celui de son père.

- La seule chose que je veuilles ici, ce sont mes appartements. Je serais discrète, promis. Et puis, tu sais, Papa, j'ai toujours eu une situation étrange. J'ai grandit sans père avec une mère malade. Je t'ai dit comment je survivais ? Je te rassures, ta fille n'est pas une putain. Non, je tuais des gens pour pouvoir manger chaque soir. Donc bon, je suis habituée. Je veux juste avoir un bout de ce château à moi.

Carmilla se trouva un peu dure avec lui mais elle lui en voulait tant. Bien sur qu'il ne pouvait pas savoir, elle le savait, et puis peut-être qu'aimée avec simplement eu peur de lui parler une fois qu'il fut sur le trône. Mais elle lui en voulait. Il avait dit à deux reprises ce mot si horrible qui signifiait tout pour elle : s'il avait un autre enfant, c'est lui qui aurait le trône, elle elle ne serait que la bâtarde de la famille, la mal-Aimée.

Carmilla sentit quelques choses de froid et humide sur ses joues, elle prit alors conscience qu'elle pleurait. Elle passa rapidement sa main sur ses joues et soupira. Elle ne voulait pas qu'il perce sa carapace mais là, elle l'avait percée seule, comme une grande, en s'énervant contre lui et en perdant son sang froid.

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Illégitime. Elle l'était pourtant bien, même si il comprenait que de l'entendre, de son propre père, pouvait la mettre dans une situation douloureuse. Mais il se reprit, l'heure n'était pas encore aux conseillers et aux ragots. Il n'avait jamais vu, en 50 ans, sa fille. Elle était à présent devant lui et elle pleurait.. Il était un roi oui, mais a présent il devenait un père et n'avait pas rempli son rôle depuis la naissance de Carmilla... Il s'avança vers elle, percevant clairement la faille de sa carapace. Si il voulait entreprendre une relation père-fille et tenter de rattraper du temps perdu, il devait d'abord rompre la glace. Briser cette carapace dans laquelle elle est seule.
Il attendit quelques instants puis s'avança vers elle. Quelle démarche adopter pour être un père? Il pensa, amusé, aux méthodes de démoniste. Il n'allait pas l'amadouer pour la sceller. Il choisit la simplicité, quitte à bousculer ses habitudes et sa personnalité. Arborant un sourire grave, il s'approcha d'elle et s'arrêta à portée de main, qu'il tendit.

- Carmilla. J'aimais ta mère, et jamais je n'aurais voulu la mettre dans une situation aussi catastrophique.. Mais aujourd'hui tu es venue me trouver. Je suis certain que tu es très bien capable de te débrouiller seule non? Mais tu as rassemblé le courage de retrouver ton père. Et moi.. Je me découvre une fille ! J'ai bien du mal à ne pas voir Aimée à travers toi, son sang est en toi, ainsi que le mien.. Je peux le sentir. Mais Aujourd'hui n'est pas un jour où faire couler des larmes tristes. Aimée doit sourire de nous voir, face à face. Elle a du redouter ce moment autant qu'elle l'a attendu et aujourd'hui elle doit partager ma joie, et j'aimerais que tu la partage aussi...

Sur ces dernières phrases il s'approcha un peu plus et passa un doigt sur les joue de sa fille, séchant les larmes qui coulaient encore. Il sorti l'autre main de derrière son dos et prit celles de Carmilla

- Carmilla. Laisse moi être le père que je n'ai encore jamais pu être.

Derrière la Carapace...

Il osait se mettre à la place d'Aimée et de pour elle, cela révolta Carmilla. Il ne l'avait pas connue assez pour pouvoir prétendre savoir ce qu'elle penserait de la situation. La jeune fille regardait son père avec les yeux remplis de colère.

- Maman ne sourit plus, elle est morte, et elle ne peut pas partager ta joie, sinon elle serait encore avec moi et tu ne me connaîtrais pas.

Il tendit la main vers elle pour sécher les larmes de son enfant. Carmilla se laissa faire. Au fond, une partie d'elle l'admirait, elle lui disait des horreurs et il était heureux de la voir quand même. Il voulait reprendre la place qu'il n'avait pu avoir par le passé. Mais elle ne voulait pas le lui la donner, elle avait déjà perdu sa mère et avait beaucoup de mal à s'attacher aux autres par peur de les voir partir, raison pour laquelle elle évitait toutes relations longues et qu'elle ne se contentait que de simples rencontres le soir dans les bars. D'un certain point de vue, cela signifiait qu'elle avait simplement peur de le perdre.

Paroles en #66CCFF - ©Waki

Il savait que ce serait difficile. Il avait été absent plus de 60 années. Toute une enfance, l'adolescence, le début de l'age adulte... Il avait toujours été absent et il n'était encore qu'un inconnu pour elle. Mais à mesure que la carapace de sa fille partait, il voyait qu'au fond cette place était encore à prendre. Elle était venue ici réclamer un toit? Pas seulement. Au fond d'elle c'est plus que cela qu'elle voulait et il était certain qu'elle s'en rendait compte à présent, peu à peu. Elle avait, en dépit de toutes ses paroles, accepté qu'il sèche ses larmes.. Ce n'était vraiment pas anodin, et il savait qu'il avait fait le premier pas, et le plus difficile. Le pas qui enjambe la séparation de toute une vie. Elle avait fait l'effort de venir trouver son père, il allait faire ce qu'il faut pour qu'elle en ai un.

- Même morte, je pense qu'elle aurait souhaité que tu me retrouve, que l'on se retrouve. Tu voulais un toit ici? Tu y a une famille. Ta famille. Notre famille.

Epsilon Luna tendit alors les deux bras vers sa fille et les passa autour de sa taille, pour rapprocha son corps pour la serrer contre lui dans une étreinte paternelle.

Free Hug.

Elle l'écouta parler sans répondre, elle savait qu'il avait raison mais sa colère voudrait qu'il ai tord et la pousserait à le contredire en vain. Carmilla se tut. Elle ne savait pas quoi dire, pas du tout. Puis une question lui trotta dans la tête. Elle ne suivait pas du tout l'actualité et si cela se trouve, elle avait déjà une belle-mère et des petits frères et sœurs. Il l'enlaça, elle ne bougea pas.

- Es-tu marié, en fait ? Lâcha-t-elle d'un coup. Il faudra que je m'excuse auprès du portier, je n'ai pas été de la plus grande gentillesse.

Carmilla attendit que l'étreinte se termine, elle était peu habituée à ce genre de chose et était juste ravie de la situation. Il la reconnaissait en tant que sa fille et l'acceptait. De toute façon, elle serait resté quoiqu'il arrive. S'il l'aurait jetée dehors, elle serait aller chercher ses grands-parents maternels pour leur demander confirmation. Oui, elle était une bâtarde du roi, mais son sang restait complètement noble.

La question devait être importante pour elle, beaucoup. Avait-elle fait tout ce chemin, retrouver sa famille pour découvrir qu'elle n'y aurait pas sa place? Il devina la crainte dans la question. Pas celle d'être sans famille car ils partageaient le même sang, mais la crainte de n'être qu'une batartde retrouvée au yeux d'une femme ayant remplacé sa mère dans la vie du roi. Il songea à la vampire folle à laquelle il avait eu la faiblesse de s'attacher un moment et secoua la tête.

- Non, je suis resté seul depuis. Ta mère avait su se faire une place dans mon coeur omnibulé par la science, et elle est la seule à y être parvenue à ce jour... Non, tu es ma seule famille.
Et ne t'inquiète pas pour le portier, il n'est pas n'importe qui. Il a le don de sentir le sang et il à du sentir le mien en toi. Il a surement été troublé, tu ne serait certainement pas entrée sinon.

Il cligna de l’œil en terminant sa phrase. Il n'avait pas pensé à ça mais le seul fait d'être entré sans encombre après avoir agressé -ou presque- le garde prouvait qu'elle portait son sang.
Il souriait, songeant à la manière d'annoncer tout ça au royaume.. Puis se souvint qu'il allait retrouver Crystal pour ses leçons dans quelques dizaines de minutes. Il repensa du coup à la question de sa fille et sourit. Peut-être...

Distance

La jeune femme s'éloigna un peu de son père biologique, avec énergie.

- Parfait ! lâcha-t-elle, contente de la situation. Je saurais me faire discrète le temps qu'il faudra, je dors où, du coup ?

La jeune femme n'avait jamais été très fan des discours amourachés et autres démonstration de tendresse. Elle se mouvait gracieusement vers la porte, tant pis s'il ne venait pas, elle visiterait le château sans lui.

Sa mère aurait rêvé de vivre dans un lieu tel que celui-ci. C'était magnifique, incroyablement grand et impressionnant. Mais la jeune vampire ne comprenait pas la lueur dans le regard de sa mère dès qu'elle parlait d'Epsilon, il n'était pas si incroyable que ça. Surtout qu'elle l'avait connu quand il n'avait ni ailes ni quoique ce soit d'autres d'ailleurs. Les joies de l'amour surement. Mais Carmilla n'avait jamais connu ça.

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