"Et si on partait.... ?" [PV Lalin Lusin et Kyohei]

Plusieurs mois passèrent ou je suivis la trace de l'homme que je poursuivais, mais il avait toujours un jour de plus que nous! Je le traquais jusqu'à la limite du royaume des vampires et celui des elfes (où j'ai d'ailleurs sauvé une jeune princesse vampire très mal en point, mais passons... ). Un jour, il se fit attaquer (du moins je le présume) par un félin dont j'ai retrouvé la dépouille. Il a du être blessé car des traces de sang m'indiquèrent précisement sa route. Je ne sais pas pourquoi, mais je m'en attristai, comme si le fait de voyager ensemble, de se faire guider par ses craintes et sa peur me le rendais sympathique... Mais pas de sensibilité avant la fin de ma mission!

Au bout de quelques heures, je l'avais rattrapé. Me cachant d'abord, je sortis de mes buissons tant il étais amoché. Il rampait pour essayer de me fuir, cet homme dont j'avais hanté les nuits pendant pres d'un an... Ses cheveux étaient sales et blanc, un petit vieux. Qu'avait-il donc fait pour mériter ce sort pitoyable. D'un coup d'épée ses douleurs et sa vie que je partageais malgré lui furent achevées. Je mis la tete dans un sac spécial qui envoyait directement le contenu chez mon client. Je me fis un feu plus loin, ne supportant pas la vue du cadavre, et attendit que le sac se remplisse à nouveau. Une heure plus tard je reçu ma paye. La somme était assez consequente, ce qui invita une question tabou dans mon métier à venir semer le doute... Quel était le prix d'une vie? Quel était le prix de SA vie?? Je me comparais quelquefois à ces monstres, ce que j'étais à moitié. Je laissai le remord m'envahir et sombrai dans un sommeil agité.

Pendant le mois qui suivit, je m'arretais dans chaque ville pour rassembler des bribes d'information concernant la couverture de Lalin que je n'oubliais pas. Tout comme l'homme que j'avais éxécuté, je ne saurais l'expliquer, mais sa mort me touchais plus qu'à l'ordinaire. Au beau milieu de la saison des pluies, je regagnai la capitale des loups-garous. A nouveau devant le seuil de sa porte à Gildaron, je sonnai. Cette fois ci elle n'y était pas alors je décidais de profiter de ce temps dans la cité pour aller acheter toutes sortes de produits pour un prochain séjour en forêt... Riz, pierre de ponce, aiguille, fil, corde, filet et d'autres encore... Il faisait moche et froid, et j'étais de très mauvaise humeur même si l'idée de retrouver mon amie d'enfance me ravissait.

Alors que je sortais d'une épicerie où je m'étais faite complètement embobinée, je vis une petite boutique en face où un forgeron proposait des armes d'assez bonne qualité en apparence. Une pancarte signalait surement des choses très importantes mais j'avais la flemme de tout lire. Puisque mon épée s'était abimée, je voulais voir si ce forgeron était ou non à la hauteur de mes attentes. Cette épée m'était très précieuse. Machinalement je caressais la bague de ma chère mère incrustée dans la garde. Je décidai de rentrer et de me faire passer pour une acheteuse potentielle, et testant la qualité de leur oeuvres. A peine rentrée, un jeune homme me souris et me salua, avec toute la sympathie du monde... Pathétique. Mais je lui rendis son bonjour et commença à tester la solidité des armes exposées. Elles n'étaient pas affutées et je vis par là une recherche de sécurité. J'en fis volontairement tomber une exposée en hauteur pour voir si elle allait s'altérer. Ce ne fus pas le cas. Mais j'avais attiré l'attention du forgeron. Il ne manquait plus qu'il me propose de l'aide!! Mad

Une jeune femme était entrée peu après le départ de Lalin qui faisait les courses je crois. Je l'accueillis et la vit tester des armes. Quand elle en fit tomber une dans un bruit métallique, je m'avança et ramassa l'objet. Je le mis sur son socle puis me tourna vers la jeune femme :

- Désirez-vous quelque chose, Mademoiselle ?

Je lui souris doucement. Ne voulant pas la forcer à me dire "oui". Elle était rousse, une elfe devinais-je à la forme de ses oreilles. Elle était un peu plus petite que moi mais paraissait si déterminée que la mettre en colère ne devait pas être une bonne idée. Elle possédait une épée dont la lame m'était cachée. Je me demanda alors quel était son métier. Tueuse, ou bûcheronne ? Je souris de toutes mes dents, sans afficher une quelconque moquerie dans mes yeux. Elle devait se sentir bien dans la boutique si je voulais avoir une cliente.

Je repassa derrière le comptoir et regarda les commandes, me demandant quelles des armes voulues possédais-je déjà en réserve. La jeune femme ne me plaisait pas, quelque chose faisait que je ne l'aimais pas. Il y a des gens qu'on ne peut supporter, elle en faisait partit. Pourquoi ? Parce que c'est ainsi, c'est tout.

Et voilà, en parfait vendeur il est venu tout ranger et m'a proposé de l'aide... Au moins il faisait bien son travail. Je devais quand même me calmer si je voulais qu'il me fasse la réparation. Je pris une épée dont la taille correspondait à mon gabarit et la fis tournoyer autour de moi. Même si je ne supportais pas cet homme, je devais reconnaitre qu'il faisait du bon boulot. Tant mieux pour moi après tout! Je me tournai vers lui. Il aurait été de bon gout de lui sourire, mais le bon gout aujourd'hui en tout cas je m'en foutais. Je m'avancai vers le comptoir où il s'occupait à des affaires de forgeron. Je sorti mon épée et et lui posai sur le comptoir. Puis je déballai celle que Blake m'avait offerte.

-Bonjour. Voilà j'ai ici deux épées. La plus vielle est très surement magique, donc il faudrait que vous évitiez de toucher à la lame et aux incantations Je ne sais pas ce qu'elle fait exactement à vrai dire. Il faudrait seulement l'aiguiser, elle est beaucoup trop émoussée pour que j'y arrive seule... Sur l'autre épée cassée comme vous l'aurez vu, il y aurait juste à la réparer si possible, sinon refaire une lame, très solide bien sûr. Le poids ne m'est pas un inconvénient. Je tiens à la garde de celle ci. Tout ceci au plus vite je le crains. mais il parait que vous êtes le meilleur, donc j'ai un peu d'espoir. Vous avez compris?

J'attendai sa réponse en face de lui en le fixant des yeux.

Je lui souris puis saisis l'arme dans mes mains, je jugea d'un oeil expert l'objet, elle était vraiment très abîmée, ça serait dangereux pour la jeune fille (carotte !) qui me faisait face.

- Je changerais la lame, tous nos modèles sont exposés dans le magasin, si l'un d'entre eux vous interesse, précisez-le moi, je vous mettrais la même sur votre épée. Pour quand la voulez-vous ? Demain, c'est possible.

Je lui souris et rangea l'épée dans celles à faire pour le lendemain au moins, elle sera prête.

Puis je pris la seconde arme, la-dite "magique". Je l'examina longuement.

- Ma collègue enchante les armes, je lui demanderais son avis quant à celle-ci, mais je peux vous aiguiser cette lame pour demain. Cela vous convient-il mademoiselle ?

Je me demanda quand est-ce que Lalin allait revenir. La cliente commençait sérieusement à m'énerver, et même si je faisais semblant, son hostilité m'énervait incroyablement. Je me replongea dans mes comptes, impatient, tout en essayant de ne pas faire attention au bout de femme qui avait touché à toute mes lames si précieuses.

Je marchais tranquillement dans la rue, direction la boulangerie, et en profitais pour réfléchir. Ces derniers temps, beaucoup de choses étaient survenues. Des choses bien différentes, mais toutes conséquentes. L’espoir et l'attente, la mort et la tristesse, et enfin, l'amour et le réconfort.

Il y avait d'abord eu, la visite de Myladu, mon amie d'enfance. Ça m'avait fait énormément plaisir de la revoir, et j'avais pue avec elle dire des choses que j'avais eu besoin de dire. Et, ensemble, nous avions prévu de partir à la recherche de nos origines, et je lui avais montré la petite couverture dans laquelle j'avais été emmaillotée quand mes parents adoptifs m'avaient trouvés. Elle avait du partir promptement, et avait emporté la couverture avec elle. Elle avait dit qu'elle reviendrait au plus tôt et ne qu'elle se renseignerait, et je la croyais. Je l'attendais donc, pleine d'espoir, mais aussi un peu effrayé par ce que je pourrais bien découvrir...

Puis, avec Kyohei, que je connaissais déjà depuis un moment, nous avions monté une boutique d'arme/ arme enchantés, rendant mes activités moins nomade par ailleurs. Je l’appréciais beaucoup, et, pendant un moment, à mesure que mes sentiments pour lui murissaient, je les ignoraient. Nous avions installé un quotidien de taquineries, de joie et bonne humeur, et de travail. Il s'occupait de forger les armes, et moi je les enchantais...

Mais il y eut ce jour décisif, où tout changea. Ou du moins, beaucoup de choses changèrent...Ça avait commencé par une journée normale, mais pris deux grands tournants :

D'une part la mort de toute sa famille, assassinés par des humains, évènement horrible, sans commune mesure, a la cruauté sans pareil, surplombée par une lettre laissée par les auteurs de cet actes, des humains, le rendant d'autant plus terrible.

Et d'autre part une révélation. D'une joie sans pareil, rendant la chose au centre de la vie, l'objet de beaucoup d’œuvre, de lutte, d'actes, de guerre. Une notion surprenante bien que l'une des plus célèbre si ce n'est la plus célèbre. Rendant cette journée si étonnante et contradictoire. L'amour. Oui, ce même jour où il perdit sa famille, ses parents, sa sœur qu'il aimait tant, il m’avoua ses sentiments. Et au vu de ses paroles je me suis rendu compte des miens, que je les partageaient depuis toujours, et les lui avouait à mon tour.

Je marchais donc, pensant à tout ça, et bien plus encore, quand j'arrivais devant laboulangerie. J'y pris une boite de diverses pâtisseries alléchantes, et revint à la boutique, où Kyohei m'attendais.

En entrant je vis qu'il y avait une cliente en face de lui. Je lui sourit du sourire que je ne réservais qu'à lui. Dans le même temps où l'odeur de la cliente me parvint, quelques détails de sa physionomie me sautèrent aux yeux, bien que je ne vit pas sur l'instant son visage : ses cheveux roux, d'une teinte unique, ses oreilles pointues, sa grande taille... bref, autant d'indice qui me firent la reconnaître aussitôt !

Je m'avançais donc vers elle, un grand sourire germant sur mes lèvres.

- Myladu ..?

J'attendis qu'elle se retourne, mais déjà certaine de son identité et heureuse de la revoir...

Et il souriait encore! Que quelqu'un le prévienne!!

Il prit mon épée dans ses mains et l'observa quelques instants puis me dit:

- Je changerais la lame, tous nos modèles sont exposés dans le magasin, si l'un d'entre eux vous interesse, précisez-le moi, je vous mettrais la même sur votre épée. Pour quand la voulez-vous ? Demain, c'est possible. Ma collègue enchante les armes, je lui demanderais son avis quant à celle-ci, mais je peux vous aiguiser cette lame pour demain. Cela vous convient-il mademoiselle ?

-Pas la peine merci. sans vouloir vous vexer si elle est lycan cela m'étonnerai qu'elle puisse détecter une magie elfique de l'ancien temps. Demain c'est parfait. Le modèle que j'ai essayé me conviendrait. Sa résistance à l'air est faible et son poids me convient... Mais est ce que vous pourriez l'allonger d'un ou deux pouces?

Il mit mon épée dans un tas d'autres... Je ne l'avais presque jamais abandonné ainsi, et cela me mettais très mal à l'aise de la laisser ainsi à un inconnu ( que je ne supportais pas de surplus!!!)... Mais je devais bien la faire faire réparer. Je me sentais toute nue sans elles..

Quelqu'un arriva dans la boutique, mais je lui lancais aucun regard, trop occupée à fixer mon épée...

Le vendeur en voyant cette personne lui sourit de toutes ses dents... Il été amoureux! J'hésitai à lui redemander mon épée, (car tout le monde sait que l'on est distrait quand on aime quelqu'un) quand l'inconnue (au son de sa démarche c'était une femme) se rapprocha dans mon dos et me dit:

-Myladu ..?

Je connaissais cette voix... Tout mon agacement s'envola et je souri en me retournant... Elle m'avait finalement trouvée... Je ne pus me retenir de la serrer dans mes bras tant la voir devant moi me fis du bien... Elle était comme je l'avais quittée: souriante, généreuse et ... blonde. Je sentais la queue de Caslon me taper la jambe. Lui aussi se souvenait d'elle apparemment! Pour moi, il s'était écoulé une éternité entre aujourd'hui et le jour où je suis partie en hâte. Me rappelant ma sortie précipité, je m'excusai:

-Lalin!! Je suis vraiment désolée d'être partie si vite!! Mais Caslon avait repéré un humain que je poursuivais, et je ne pouvais vraiment pas le laisser s'enfuir! Il m'a fait trotté celui là! Je suis allée le poursuivre chez les humains où je l'ai finalement rattrapé...

Je ne pus m'empêcher de repenser à lui, à sa vie que j'avais volée, à ses yeux apeurés, à la plaie béante que j'avais fait... Je fis un effort sur-humain pour oublier cet Homme , ce que j'étais à moitié...
Je repris:

-Enfin bref je te pris de m'excuser pour on départ... Mais tu vois comme promis je suis revenue!! Et j'ai des infos sur tes origines! Mais comment tu vas toi? Je m'emporte un peu...

Je regarda ma douce entrer et lui offrit un sourire...que je perdis immédiatement quand les deux jeunes filles commençaient une conversation et que je compris qu'elles étaient plus que des simples connaissances. Je partis dans mon atelier pour forger la lame de la carotte qui me servait de cliente. Plus tôt ça sera fait, plus tôt elle partira.

- Tu vois, elle va t'abandonner Lalin... Viens avec nous s'il te plaît... Kyo...

Mon visage s'éclaira d'un sourire...

- Te voilà toi... Tu sais très bien que je ne peux pas venir...

Je commençait à avoir très chaud, faisant beaucoup de bruit malgré la porte fermée entre la forge et le magasin. La sueur perlait sur mon front, tandis que je répondais patiemment à Siä. Quand je me stoppais, j'entendais des rires, des rires qui m'énervaient. Je redoubla d'efforts et fini la lame.

Je commença à forger une seconde lame dont l'idée venait de rentrer dans mon esprit. Je retourna dans le magasin pour chercher une garde bien spécifique. J'ouvris un placard à l'aide d'une petite clé et saisit l'objet voulu puis retourna dans l'arrière boutique.

Elle se retourna, sourit et me pris dans ses bras ( geste qui me fit très plaisir, même si, je dois l'avouer, me surprenais aussi sur le coup ), avant de débiter des excuses sur son départ précipité :

-Lalin!! Je suis vraiment désolée d'être partie si vite!! Mais Caslon avait repéré un humain que je poursuivais, et je ne pouvais vraiment pas le laisser s'enfuir! Il m'a fait trotté celui là! Je suis allée le poursuivre chez les humains où je l'ai finalement rattrapé...

Elle s’interrompit quelques secondes, où elle semblait plongée dans une pensée autre, mais je n’eus pas vraiment le temps de percevoir quelle émotion en perçait, et elle repris :

- Enfin bref je te pris de m'excuser pour on départ... Mais tu vois comme promis je suis revenue!! Et j'ai des infos sur tes origines! Mais comment tu vas toi?! Je m'emporte un peu ..!

Je rit de bon cœur en l'entendant dire autant de choses si rapidement. Oui elle s’emportait, mais ce me fit plaisir de la voir ainsi. En fait, j'étais heureuse de la voir tout court !

Elle avait donc des infos sur mes origines....j'en était terriblement curieuse, et totalement terrifiée. Je m'étais déjà mainte fois jouée tous les scénarios possibles concernant mes parents biologiques, mais, le fait d'avoir la possibilité de savoir si proche, m'apeurait. Et si ça confirmait les pires histoires que je m'étais faite ? Ou pire, et si c'était quelque chose que je n'avait pas imaginé, tout simplement parce que c'était trop inconcevable ? Bref, j'avais de toute manière déjà pris ma décision depuis longtemps : il me fallait savoir.

Je lui répondis en souriant :

- Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave si tu es partie comme ça, l'important c'est que tu sois revenue, et puis tu avais une bonne raison. J'ai pas mal de choses à te raconter ! Mais pour résumer je vais bien. Et toi, comment vas-tu ?

Et oui, elle avait raté certains changement assez importants. Comme le fait que je travaillais dans cette boutique, avec Kyohei. Mais surtout, Kyohei. J'avais tellement eu hâte de lui raconter ce qu'il s’était passé ! Et elle était enfin de retour ! Ce qui se passait entre Kyo et moi était tellement...fort !

Je me tournais instinctivement vers l'objet de mes pensée, et me rendis compte qu'il était parti...

J'avais été tellement contente de voir Myladu, que je n'avais même pas remarqué qu'il était parti !

Je l'entendais forger dans l'arrière boutique. Puis le vit passer en coup de vent pour prendre une garde, avant d'y retourner.

Je me rendis compte d'une chose que je n'avais pas remarqué en arrivant, surprise par la présence de Myladu, et trop occupée à sourire à Kyo : En entrant il y avait eu dans l'air une tension. Je craignais qu'ils ne s'entende pas...

-Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave si tu es partie comme ça, l'important c'est que tu sois revenue, et puis tu avais une bonne raison. J'ai pas mal de choses à te raconter ! Mais pour résumer je vais bien. Et toi, comment vas-tu ?

-Depuis que tu es là mieux! Raconte moi tout ce que j'ai raté !

... Pendant que j'assassinais un homme à terre... Je me rendis compte de ce à quoi je pensais. Il fallait vraiment que j'arrête avec lui!! Ce n'était pas le premier humain que j'avais tué. Je souhaitais vraiment l'oublier pour me consacrer pleinement au voyage avec Lalin qui s'annonçait très riche en actions (vu qu'il nous faudrait pénétrer dans le royaume ennemi) D'ailleurs étais elle prête à partir finalement? En la regardant, je n'en doutais pas.
Je me rendis compte que le vendeur s'était éclipsé dans sa forge. mon épée n'était plus sur le tas et j'en conclus qu'il souhaitais commencer.
Mais au fait... Je me tournais vers Lalin qui regardais vers l'arrière boutique, resserrant un peu la main sur un paquet que ne n'avais pas remarqué. Non!!.. Tout mais pas ça!! Lalin avec lui!!? Elle avait intérêt à tout m'expliquer dans les moindres détails! Mais pour la premiere fois je comprenais ce type...

Je doutais alors de la motivation de mon amie à m'accompagner. Je n'avais aucun droit de l'emmener par rapport à lui.

Maintenant qu'elle avait un présent et même un futur, s'occuperait elle du passé?

-Mais tu devrais aller voir ton ami, je crois qu'il boude. Je t'attend dehors, ça me fera du bien. Mais sache que je veux tout savoir sur ce qui s'est passé!

Kyohei les entendait parler mais il restait concentré, ne prêtant aucune réelle attention à leurs dires. Il forgeait la lame de la jeune rouquine et ce n'était pas parce qu'il ne l'appréciait pas qu'il allait mal faire son métier. Il continuait donc tranquillement et s'arrêta un instant.

- Tu es jaloux... Elle te laisse seul Kyo... Rejoins-nous... Avec Maman et Papa... On t'attend... Ils veulent qu'on partent en vacances dans un monde parfait... Nous ne serions plus séparer... Plus jamais grand frère... Viens...

- Arrête tes bêtises Siä, tu sais très bien que je ne peux pas te rejoindre, ni toi, ni maman, ni même ton papa. Vous êtes mort et je suis vivant.

- Mais maman a dit que jamais tu ne nous abandonnerait... Que tu serais toujours là pour nous...

- Mais j'ai toujours été là...sauf ce jour-là.

En prononçant ces derniers mots, Kyohei brisa là lame d'un coup bien trop fort. Les bouts volèrent à travers la pièce, certains se plantant dans le mur, d'autre tombant au sol dans un bruit métallique. Kyohei savait que parler à sa soeur n'était pas une bonne idée, encore moins quand il forgeait, ça le déconcentrait et le ralentissait, là en l'occurrence, il avait réduit son travail à néant. Kyohei s'assit, posa ses coudes sur ses genoux et mit sa tête dans ses mains, anéanti. Quelques larmes se mêlèrent à la sueur sur son visage, coulant lentement. Dès qu'elle venait, il savait qu'il pleurerait après, et ça devenait de plus en plus insupportable pour lui de le cacher aux yeux de tous, de garder cet épuisant sourire. Il poussa un long soupire.

-Depuis que tu es là mieux! Raconte moi tout ce que j'ai raté !

Je regardais encore vers la porte, inquiète pour mon associé et petit ami. Après le drame qu'il avait vécu, je m'inquiétais souvent à son sujet. J'espérai que ma seule présence à ses cotés puisse l'apaiser, mais je savais que ça ne suffirait pas. Je ne pouvais pas remplacer ses parents, ni sa chère sœur...

-Mais tu devrais aller voir ton ami, je crois qu'il boude. Je t'attend dehors, ça me fera du bien. Mais sache que je veux tout savoir sur ce qui s'est passé!

Et je comptai bien tout lui raconter !

- D'accord, je te vais le voir et je te rejoins. Et oui, je te raconterai absolument tout !, lancai-je en riant, avant d'aller dans l'arrière boutique, pour rejoindre Kyohei.

J'ouvris doucement la porte et m'approchais de lui. Des éclats de lames étaient plantés dans le mur, d'autres étalés au sol. Je le vis, assit, le visage dans ses mains. Oh... Mon pauvre Kyo... le voir ainsi me brisait le cœur... je me sentais impuissante, je ne savais pas quoi faire pour l'aider, à part lui offrir mon soutient inconditionnel, et rester toujours à ses cotés... Je vint donc à coté de lui et, passant une main sur sa tête, lui caressai les cheveux, et l'amenai doucement contre moi...

Kyohei se laissa faire, ne bougeant pas. Il soupira, se laissant faire. Il était désemparé. Et si Siä avait raison, si Lalin le laissait pour...elle ? Kyohei soupira à nouveau. Il regarda ses mains longuement.

- Tu vas partir avec elle ? Tu vas me laisser ?

Il soupira et se leva lentement, n'ayant pas envie de faire quoique ce soit. Le jeune homme avait affreusement peur d'être seul. Personne n'avait le droit de toucher à Lalin, sa Lalin. Kyohei se tourna vers elle, la souleva dans ses bras et l'enlaça fortement, n'ayant pas du tout envie de la lâcher.

- Je te perdrais pas, pas toi. Jamais.

Je lui caressais les cheveux. Il soupira à deux reprises. Je n'aimais pas le voir ainsi... Il fixa ses mains un long moment avant de parler.

- Tu vas partir avec elle ? Tu vas me laisser ?

Quoi ? C’était ça qui le tracassait ? Il était vrai que quand j'avais eu l'intention de partir, je n'étais pas encore en couple avec lui... Nous n’étions même pas encore associés... Pour autant, je lui avait promis que jamais je ne l'abandonnerai. Pas seulement parce que j'avais ces sentiments si forts pour lui, mais aussi parce que, ne serait-ce qu'en tant qu'amie, je n'allait pas le laisser seul alors qu'il venait de perdre toute sa famille...
D'un autre coté, je ne pouvais pas ne pas partir... Alors que faire ?
Soupirant de nouveau il se leva doucement, puis se tourna vers moi, me prit dans ses bras en me soulevant et me serra fort.

- Je te perdrais pas, pas toi. Jamais.

Je ne pouvais pas le laisser... peu importe mon passé, peu importe les interrogations qui me hantaient depuis toujours, peu importe tout. Mais ça me désolais de devoir laisser tomber Myladu...

- Jamais je ne te laisserai... Mais Myladu a des infos sur mes origines... Je vais peut être pouvoir savoir qui sont mes parents biologiques... Et j'avais prévu de partir avec elle, à l'aventure... Nous voulions aller participer à la guerre contre les humains... Alors... Aimerais tu y aller avec nous ? Si tu ne veux pas, je resterait ici avec toi...

Je savais que l'évocation des humains ne manquerait pas de le faire penser à sa famille. Mais je devais le lui dire... Bien que je ne voulais pas l'influencer d'une manière ou d'une autre...

Kyohei se raidit en entendant ce mot. Humain. Il se décolla d'elle et la prit par les épaules, les larmes aux yeux. Comment pouvait-elle lui parler d'aller faire la guerre à des humains alors qu'ils avaient détruit tout ce qu'il aimait, sauf elle. Elle était tout pour lui et voulait avoir le même sort que le famille du jeune homme.

- Que ce soit bien clair Lalin, je t'accompagne à la recherche de tes origines et avec l'autre.... fille, mais il est hors de question que tu ailles te battre contre les humains. Est-ce que c'est bien clair ? Lalin !

Kyohei était énervé, il ne voulait pas qu'un humain approche sa belle, et il ne laisserai faire personne. Personne. Il était bouleversé qu'elle puisse vouloir une telle chose. Comment pouvait-elle ? Kyohei relâcha les épaules de la jeune fille et s'éloigna d'elle en lui tournant le dos. Il s'en voulait de s'être énervé contre elle, mais il sentait qu'il avait un peu raison sur ce coup là. Kyohei ramassa les morceaux de lame, stressé et contrarié.

Se raidissant, il se sépara de moi avant de me prendre par les épaules, les larmes aux yeux.

- Que ce soit bien clair Lalin, je t'accompagne à la recherche de tes origines et avec l'autre.... fille, mais il est hors de question que tu ailles te battre contre les humains. Est-ce que c'est bien clair ? Lalin !

Il s'éloigna de moi, me tournant le dos. Le voir en colère envers moi, dos à moi, réveillait une peur en moi, nouvelle et ancienne à la fois. Familière et pourtant presque inconnue. Une peur qui se propagea en moi aussi rapidement qu'un coup de fouet. La peur de le perdre.
Mais ce n’étais pas la seule émotion qui me parcourait. La culpabilité prenait aussi une grande place, à voir la peine que je lui faisait. Mais aussi autre chose... Peut être un peu de colère atténuée par la compréhension. Bah oui, je comprenais parfaitement son point de vue, mais c’était quand même ma décision. Notre relation comptait énormément pour moi, et je voulais m'y investir le plus possible. En revanche, je ne voulais pas pour autant qu'il barre certaines de mes décisions. Mais il était vraie que celle-ci le concernait, et sa réaction était tout à fait normale. Alors je repoussais cette petite once mauvaise de colère dans un coin de ma tête. Puis je compris que ma réaction intérieure n’étais que le fruit d'un manque d'habitude : je devais encore me faire à un quotidien à deux. L’idée me plaisait énormément, mais je devais encore en comprendre tous les aspects...
Bref. Perdue dans ce tourment intérieur, je ne fis pas bien attention à sa façon de faire allusion à Myladu.
Je m'approchait de lui, après quelques secondes d’hésitations dues à ma réflexion, posait doucement une main sur son épaule pour le retourner vers moi, afin de pouvoir plonger un regard doux dans le sien.

- D'accord. Priorité à la recherche de mes origines. Merci de bien vouloir venir...

J'avais décidé de le laisser réfléchir à cette idée pour le moment, sans trop insister, et d'y revenir plus tard.
Puis, me revint en tête son attitude envers Myladu, et sa façon de l’appeler.

- Au fait, elle s'appelle Myladu, et c'est une grande amie de longue date... Elle compte beaucoup pour moi, tout comme toi, même si c'est différent...

Je me mis à caresser doucement sa joue, en lui souriant avec douceur...

Kyohei l'embrassa alors avec passion. Il savait que c'était important pour elle, ils en avaient déjà parlé. Lalin voulait connaître ses origines et il ferait tout pour qu'elle y parvienne. Mais jamais il ne l'autoriserait à aller guerroyer contre les humains. le jeune homme rompit le baiser.

- Elle va t'abandonner pendant votre petite quête. Poil de carotte a une mauvaise influence sur elle. Kyohei ne prêta pas attention à sa sœur qui jouait dans sa tête.

- Et ba ta...Myladu elle n'était pas du tout aimable. Alors forcément, ça ne fait pas bonne première impression. J'y suis pour rien moi. Déjà que je lui répare ses lames !

Kyohei l'embrassa à nouveau puis lui dit de retrouver son amie, qu'il restait à la boutique et qu'elles pouvaient aller se balader pour parler.

Le baiser qu'il me donna était remplit qu'une passion qui me faisait fondre. J’étais presque sure qu'il le savait et le faisait exprès pour que je rougisse. Evidemment c'est ce que je fis. Lorsqu'il cessa, j'essayais de me concentrer pour retrouver ma couleur normale.

- Et ba ta...Myladu elle n'était pas du tout aimable. Alors forcément, ça ne fait pas bonne première impression. J'y suis pour rien moi. Déjà que je lui répare ses lames !

Oh.. il faudrait que j'en parle a Myladu. Il m'embrassa encore, ce qui n'aida pas mon visage à reprendre sa couleur naturelle et me proposa d'aller me balader avec mon amie d'enfance, pendant qu'il resterait à la boutique.

- D'accord, d'accord, je vais lui en parler comme ça. Je resterai pas trop loin au cas ou. Et merci beau forgeron, lui dis-je en lui souriant avant de déposer la boite de pâtisserie sur une table de travail. Je t'ai rapporter ça, régales toi !

La dessus je l'embrassais doucement avant de sortir rejoindre Myladu dehors.

- On marche un peu ? Ça va surement prendre du temps de tout te raconter !

Je lui souriais avec joie, sans forcer, heureuse de passer un moment avec elle et de pouvoir lui raconter tout ce qui s’était passé récemment. De plus, l’idée d'approcher de la vérité quand à mes origines, était assez excitante.

Ils parlèrent un long moment et je les attendais en-dehors de la boutique. J'en profitai pour me poser tout un tas de question sur ce que pourrait être ma vie après la guerre. Questions auxquelles je n'avais jamais réfléchi, mais dernièrement un certain chef des armées m'y a fait songer. la guerre, je n'avais jamais connu que cela! Je ne savais même pas ce qu'était de vivre dans un monde en paix! Même si les passants que je voyais déambuler devant moi ne me paraissaient pas particulièrement concerné par ce qui se passait au front...

Alors que je m'étais plongée dans mes réflexions, mon amie revint, souriante à son habitude. C'était tellement apaisant de la voir comme ça que toutes les questions qui me taraudaient la tête s'en allèrent!

"- On marche un peu? Ca va surement prendre du temps de tout te raconter!

-Volontier! Commence par le début! Où vous êtes vous rencontrés?"

Nous nous mîmes en route vers la grande rue de Gildaron où de nombreux étalages nous donnaient à voir différentes spécialités du pays tandis que Lalin entamait son récit.

-Volontier! Commence par le début! Où vous êtes vous rencontrés?

Nous marchions cote à cote, dans la grande rue de la ville, mais je ne voyais rien de ce qui m'entourait, prise dans mes souvenirs. Kyohei et moi nous connaissions depuis un moment déjà, une rencontre ordinaire. Et depuis peu nous avions monté une affaire ensemble, seulement entre amis. Pourtant, je crois que j'avais toujours des sentiments pour lui. Plus ou moins refoulés, et plus ou moins intenses, mais ils avaient toujours étés là. Aussi, je lui racontais, dans mon élan, cette fameuse journée, annoncée comme ordinaire, mais ou tout avait changé. La nature de notre relation, sa vie, de part la perte de sa famille. Même ma vision du futur prenait une autre direction. Quand je lui racontais les passages romantiques de cette journée, je sentais mes joues rougir un peu. Décidément, elles étaient incontrôlables ! Mais elles se calmèrent vite quand je parlais ensuite de ce qui était la mauvaise partie de cette journée là. Bref, je me perdis un peu dans mon récit, et il devait sans doute être un peu confus. Je m'en excusais, avec un petit sourire gênée, sans savoir combien de temps c'était écoulé..

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